L’altitude est d’environ 250 à 300 m, et les terres indigènes ont un relief légèrement accidenté, avec de nombreux petites collines; les cours d’eaux sont de faible taille (surtout à l’échelle de l’Amazonie), et ne sont pas navigables.

La température moyenne est de 24° C, Avec des minimales de 16° C et des maximales de 30° C. Les précipitations annuelles sont de 2100 mm. Il y a deux saisons bien marquées: sèche d’avril à octobre et humide de novembre à mars.

La saison humide, plus chaude, concentre 70 % des précipitations; durant les mois les plus secs (de juin à août) il peut ne pas pleuvoir pendant plusieurs semaines, parfois plus d’un mois. En dépit de plus de 15 ans exploitation, la forêt recouvre encore la quasi-totalité de la Terra Indigena Sete de Setembro – en apparence du moins, lorsqu’on regarde une photo satellite.

Entre la forêt « primaire » encore présente et celle qui subsiste aujourd’hui il existe d’importantes différences environnementales.

il existait trois types de forêt primaire sur les terres des Suruí, ombrophile ouverte, ombrophile fermée et « de transition ».

Avant la colonisation et l’exploitation du bois,
Amazonie deforestation reforestation

La forêt ombrophile ouverte est la plus répandue, et comporte beaucoup de palmiers, avec une hauteur de 20 m en moyenne; elle comporte 5 étages (3 d’arbres, 1 de lianes et 1 d’herbes).

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La forêt ombrophile dense, moins répandue, mais représentant une part considérable de cette zone, comporte des arbres plus hauts (jusqu’à 45 m), qui s’étagent sur les mêmes 5 niveaux.

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Puis la zone « de transition » avec la végétation de type savane ne se trouve que sur les reliefs les plus élevés.

Depuis l’exploitation du bois,

ce sont les zones de forêt ombrophile dense qui, du fait de leur volume de bois à l’hectare plus élevé ont le plus souffert de l’exploitation du bois. Cependant celle-ci s’est aussi attaquée aux zones de forêt ombrophile ouverte. L’exploitation a certes été sélective (abattage des seuls arbres à vendre, dans la mesure du possible) mais elle a entraînée la disparition complète depuis un certain nombre d’année des espèces les plus rentables, les bois « nobles » (acajou, cerejeira, ipê, cèdre, angelim) ; elle s’est depuis attaquée à des espèces auparavant délaissées, de moindre valeur économique, les bois « blancs » (samauama, maçaranduba). La couverture forestière demeure en apparence complète, à l’exception des pistes et clairière qu’elle a créée. Cependant en sus d’avoir épuisé les stocks d’un certains nombres d’espèces, l’ouverture de pistes pour évacuer les troncs et le travail des machines a grandement perturbé la faune. Le paradoxe des photos satellites est qu’elles ne montrent que de très petits surfaces déforestées, qui outre les villages, sont la plupart du temps des espaces servant à la culture du café et au pâturage des bœufs, uniques – et maigres – ressources monétaires des villages qui, précisément, ne veulent pas se laisser entraîner dans l’exploitation du bois.

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Enfin la partie sud de la Terre Indigène,

où se sont localisés la grande majorité des villages suruí (afin de se protéger des invasions), a subi une déforestation complète dans les années 1970-1980, lorsqu’elle a été envahie par des colons, depuis expulsés. La forêt a apparemment repris ces droits dans cette zone: une forêt secondaire, plus basse, y a poussé; toutefois certaines parties ne sont encore couvertes que de « capoeira » forêt très jeune et très basse. Cependant cette forêt secondaire et cette « capoeira » manquent de nombreuses espèces végétales, dont beaucoup étaient très utiles aux Suruí (pour l’alimentation, l’architecture et l’artisanat), qui ont besoin de pouvoir les collecter à proximité de leur lieu de vie.