
Situation générale
Le peuple Surui est dans une situation critique due à la recrudescence en 2016 des activités illégales de déforestation et d’exploitation minière sur son territoire. En effet les orpailleurs et bûcherons illégaux qui ont été chassés à la fin 2015 de la terre indigène voisine Urue Wau Wau par la police fédérale ont migré sur la terre indigène Surui. Depuis plusieurs mois, les activités de déforestation, d’extraction d’or et de diamant y ont atteint une intensité sans précédent à ce jour.
Cette situation génère des tensions fortes à l’intérieur du peuple Surui. Elle menace leur cohérence sociale ainsi que les initiatives entreprises pour créer des activités durables qui peuvent générer des revenus sans détruire la forêt. La vie des familles indigènes est directement menacée par ces envahisseurs qui sont fortement armés et qui cherchent à intimider les familles ou à les corrompre.
Seuls 5 villages sur 26 continuent à résister entièrement aux déforesteurs au prix de menaces de mort continues et de tentatives incessantes de corruption, les autre ayant cédé les uns après les autres dû au mélange destructeur de peur face à aux menaces et/ou par manque d’alternatives concrètes aux attraits à court terme de la déforestation.
Durant le mois d’octobre, suite notamment aux investigations des plaintes déposées par Almir Surui depuis 2015 et aux pressions exercées par la mobilisation internationale lancée par nos soins (www.surui.org), la police fédérale est intervenue et a chassé les orpailleurs du territoire Surui dans une vaste opération de nettoyage, détruisant cinq engins d’excavation et mettant en garde à vue pour 48 heures les 4 Surui les plus impliqués avec les déforesteurs.
Il est capital pour le Chef Almir et les leaders en faveur de la protection du territoire de pouvoir proposer au peuple Surui des ressources alternatives à la déforestation et l’excavation de minerais illégales, et de réunir son peuple en lui faisant comprendre que sa survie dépend réellement de la sauvegarde de son patrimoine forestier et de la valorisation de sa culture. Le projet de reforestation PAMINE contribue de manière concrète à la lutte du peuple Surui pour la conservation de son environnement de vie et le projet d’université à la détermination de ce peuple de vivre en maintenant sa culture vivante et en la partageant avec le monde.